La dépression chez les perroquets

Nos amis à plumes et leur bien-être

Une des principales pathologies liée à ces espèces est la dépression. C’est une pathologie qui doit toujours être prise au sérieux par son propriétaire sous peine de voir l’animal se piquer, refuser de s’alimenter et même mourir.

Les causes de la dépression sont multi factorielles. En temps normal, le perroquet vit en groupe d’individus et interagit énormément. La vie seule en captivité et sans stimuli est une des causes majeures.

Le début de la dépression débute en général lors d’un brusque changement dans le milieu de vie de l’oiseau : Le départ du magasin où l’animal était entouré de congénères, le décès d’un des propriétaires, en général celui qui s ‘occupait le plus de l’oiseau, un propriétaire qui trouve un emploi et laisse désormais seul le perroquet, etc.

Il existe des causes plus subtiles. Le décès du perroquet compagnon peut provoquer le début des symptômes mais c’est parfois aussi le cas pour l’animal de compagnie à quatre pattes ou de la petite perruche de la cage d’à côté.

La rupture de confiance avec le propriétaire, suite par exemple à une coupe d’ongles douloureuse ou une taille du bec ou encore des contraintes forcées (prises en mains pour des « bisous ») , peut entraîner l’apparition des symptômes.

 

perroquet gris déplumé
Gris du Gabon qui s’est arraché les plumes

Quels sont les symptômes ?

Les symptômes sont multiples et variés. Ils sont pour la plupart frustres. Par exemple, l’animal plonge dans le mutisme. Il arrête de s’alimenter. Il reste prostré sur une barre. Il stéréotype un comportement, par exemple des cris répétitifs (assez agaçants pour le propriétaire). Il peut se désintéresser de ses jouets ou les détruire totalement

Un symptôme caractéristique est le « picage ». L’animal lisse ses plumes puis se les arraches consciencieusement. L’arrachage provoque une décharge d’endorphines dont le perroquet devient vite accro. En quelques jours, le perroquet peut ne plus avoir une seule plume présente sur le corps à portée de bec et arrache systématiquement tout duvet qui repousse.

 

Comment établir un diagnostic ?

Il est affaire de professionnel. Un vétérinaire doit écarter d’éventuelles autres causes qui pourraient engendrer les symptômes.

 

Les bons conseils pour que votre perroquet soit en pleine forme !

En premier, l’oiseau doit dormir! Il doit faire des nuits entre 10h et 12h pour se déstresser. Cela suggère pour les phases de sommeil un endroit calme à l’abri de la télévision et l’utilisation d’une couverture ou d’un drap pour éliminer toute source lumineuse.

Perroquet Amazone à front rouge
Amazone à Front Rouge en bonne santé.

En second, il faut enrichir l’activité intellectuelle de l’oiseau. Plusieurs méthodes sont cumulables. La mise en place de jouets, clochettes et miroirs comme activité ludique dans une cage vide sera un bon début. On peut fixer régulièrement des arachides (en quantité modérée toutefois) aux jouets dans le but d’inciter l’oiseau par la nourriture à s’y intéresser.

Si l’animal doit affronter de longues périodes seul à la maison, on pourra lui mettre la radio comme stimuli d’ambiance en l’absence des propriétaires. Un second oiseau (perruche, canari) dans une cage à côté du perroquet lui fournira un ami. Un second congénère peut aussi lui être trouvé mais, toutefois, tous les oiseaux ne s’entendent pas les uns avec les autres et il faut veiller à éviter tout contact agressif.

Il faut éviter que l’oiseau se balade seul à la maison. D’abord son plumage n’est parfois plus en état de supporter le vol. Ensuite, la curiosité naturelle des psittacidés provoque souvent l’ingestion de corps étrangers ou l’intoxication à l’aide de plantes d’agréments.

Il faut aussi comprendre que le perroquet requiert plus d’attention que le canari. L’oiseau demande d’importants comportements sociaux comme un chien, voire plus !


Sources : WAUTY JEAN-PHILIPPE, DMV.